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Dubaï hub confirmé

Dubaï n'a pas attendu ses vertiges architecturaux pour être un marché de gros au Moyen-Orient. De tous temps les Dubaïotes furent les marchands arabes les plus avisés accueillant leurs confrères indiens et iraniens dans tous trafics avouables jusqu'à la découverte du pétrole dans les années 70. Ces communautés marchandes très actives sont importantes dans l'émirat. Les dhows voguent de Madagascar à la côte de Malabar transportant de tout, mais la fortune du port est désormais le trafic de conteneurs. Parmi les denrées échangées aujourd'hui on trouve le thé. L'initiative est relativement récente mais en six ans les Dubaïotes se sont hissés au niveau mondial. C'est une denrée de valeur qui sous un volume réduit rentabilise l'exploitation d'une chaîne import-export. Privilégiant depuis toujours un commerce d'entrepôt et de réexportation afin de maîtriser les cours, Dubaï doit aux Indiens de l'émirat cette capture d'importants flux de thés entre l'Afrique orientale et les côtes indiennes.

Du petit commerce peinard, ils sont passés au "hub" ! Le Dubai Tea Trading Centre (DTTC), émanation spécialisée du Dubaï Multi Commodities Centre (DMCC), s'est investi dès 2005 dans le blending et le packaging de variétés himalayennes et srilankaises, mais a intéressé d'autres producteurs voulant pénétrer les marchés de la région. Se sont joints depuis, le Népal, l'Iran, le Kenya, l'Indonesie, le Malawi, le Rwanda, l'Ouganda, la Tanzanie, le Zimbabwe, l'Ethiopie, mais aussi le Vietnam et même la Chine. Sur les 10.600 tonnes de thé échangées en 2010 rien que sur cette plateforme, trois quarts ont été vendues au Moyen-Orient, un quart dans les pays de l'OCDE, en Afrique occidentale et en Chine. La fonction de "naturalisation" n'est pas à négliger : le thé indien passe par Dubaï avant d'être vendu au Pakistan.

  Les entrepôts de Djebel Ali, d'une capacité de 5.000 tonnes en traitement divers, sont contrôlés en température et hygrométrie et s'étalent sur 24000 m². Une nouvelle unité de labélisation est en construction qui offrira à tous les gros marchands de la planète la possibilité de conditionner leurs thés sur place à leur marque et de les livrer partout dans le monde depuis Dubaï.
Dans quelques temps, la boîte de thé que vous ouvrirez le matin aura quelques chances de sortir de l'émirat intelligent. Le code-barre des productions des Emirats arabes unis est préfixé 629. Sans atttendre longtemps, bien des boîtes de thé de luxe proposées dans les tea shops de la Jet-Set proviendront aussi du DTTC. Hambourg a longtemps joué ce rôle d'entrepôt-réexportateur vers l'Europe orientale. Nous parlerons un jour de Dethlefsen & Balk. A côté de cela, Dubaï est devenu un centre financier mondial qui orbite dans la galaxie Nylonkong (NYC, City de Londres, Hong Kong). Mais c'est un autre sujet.


Détails techniques :
Les membres associés du DTTC bénéficient des facilités suivantes :
- Stockage gratuit pour une période limitée (en attente de réexport)
- Accès à une unité de blending performante
- Accès à une unité de conditionnement en infusettes
- Accès à une unité de conditionnement des thés en feuilles
- Evaluation chimique et gustative de toute qualité de thé
- Réseau d'opportunités commerciales et industrielles entre membres