Connaissez-vous Pu'er City ? C'est une préfecture importante de la province du Yunnan qui jouxte le Triangle d'Or des gentils coquelicots. Postée sur la vieille Tea-Horse Road, elle a donné son nom au fabuleux thé pu'erh qui a acquis très tôt une réputation internationale.
Le façonnage spécial de ce thé date de la dynastie des Han de l'Est, il y a dix-sept siècles. L'impact économique de cette production de thé était sous-estimé jusqu'à ce qu'on découvre qu'il fut littéralement une monnaie d'échange, et la clé d'une ouverture de l'empire sur ses voisins. Compressé sous forme de palets ou de briques il valait l'or sans l'inconvénient du poids. Il y a près de mille ans, ce thé "mange-graisse" fut exporté au Tibet où le régime alimentaire comportait trop de lipides pour lutter contre la dureté du climat, puis au-delà vers la Steppe.
L'extrême rigueur de la douane impériale permit à l'Empire du Milieu de développer un troc entre ses briques de thé et des chevaux de guerre en quantité et bon marché, d'où le nom générique de Tea-Horse Road que certains assimilent à une piste "cavalière". D'accord, depuis Pu'er s'ébranlaient de longues caravanes de petits chevaux, les seuls à supporter la distance et les intempéries ; mais où étaient alors les bactrianes laineux et les yacks ?
Pour la culture générale, sachez que c'est l'empereur Chin Long (dynastie des Tsing, inventeur de l'Opéra de Pékin) qui éleva la brique de pu'erh au rang de tribut et l'inscrivit sur les mercuriales de l'Empire. La Tea-Horse Road disparut au début des années 50. On en reconnaît encore des fragments d'itinéraire marqués de l'empreinte des chevaux à Nakeli (comté de Tongxin), à Democracy Village (comté de Fengyang), et à Peacock Patio (Mo Black Town). Le Yunnan dans son ensemble, ça vaut le coup et l'air y est bon !

Au printemps dernier, une boule de 2,5 kilos de pu'erh compressé a été remise en grandes pompes à Pu'er City. Elle provient des dépôts du palais impérial de Pékin où des archéologues l'avaient dénichée dans les années 60. De tous les tributs de thés offerts à l'empereur et déposés dans cette réserve seule la boule de pu'erh avait conservé son brillant et sa couleur terreuse spécifique. On pense qu'il s'agit de l'empereur Hien Fung, qui n'est malheureusement pas le meilleur des Grands Tsings pour rehausser notre jolie histoire de thé ; il s'effondra dans la débauche à 30 ans.
Ce retour du thé prodigue à Pu'er fut une extraordinaire cérémonie qui déplaça des milliers de gens et marchands de partout. Partie de la Cité Interdite un lundi après quatre jours d'exposition dans un vacarme de trompettes du Jugement dernier, la boule de 2,5 kilos fut enchâssée dans une sorte de reliquaire imitant le Temple du Ciel et proclamant ...
Chants de la Tea-Horse Road offerts par la CRI :
Postscriptum : Pu'erh cloué de Fuyama, nulle part ailleurs, 4,60€

L'extrême rigueur de la douane impériale permit à l'Empire du Milieu de développer un troc entre ses briques de thé et des chevaux de guerre en quantité et bon marché, d'où le nom générique de Tea-Horse Road que certains assimilent à une piste "cavalière". D'accord, depuis Pu'er s'ébranlaient de longues caravanes de petits chevaux, les seuls à supporter la distance et les intempéries ; mais où étaient alors les bactrianes laineux et les yacks ?
Pour la culture générale, sachez que c'est l'empereur Chin Long (dynastie des Tsing, inventeur de l'Opéra de Pékin) qui éleva la brique de pu'erh au rang de tribut et l'inscrivit sur les mercuriales de l'Empire. La Tea-Horse Road disparut au début des années 50. On en reconnaît encore des fragments d'itinéraire marqués de l'empreinte des chevaux à Nakeli (comté de Tongxin), à Democracy Village (comté de Fengyang), et à Peacock Patio (Mo Black Town). Le Yunnan dans son ensemble, ça vaut le coup et l'air y est bon !

Au printemps dernier, une boule de 2,5 kilos de pu'erh compressé a été remise en grandes pompes à Pu'er City. Elle provient des dépôts du palais impérial de Pékin où des archéologues l'avaient dénichée dans les années 60. De tous les tributs de thés offerts à l'empereur et déposés dans cette réserve seule la boule de pu'erh avait conservé son brillant et sa couleur terreuse spécifique. On pense qu'il s'agit de l'empereur Hien Fung, qui n'est malheureusement pas le meilleur des Grands Tsings pour rehausser notre jolie histoire de thé ; il s'effondra dans la débauche à 30 ans.
Ce retour du thé prodigue à Pu'er fut une extraordinaire cérémonie qui déplaça des milliers de gens et marchands de partout. Partie de la Cité Interdite un lundi après quatre jours d'exposition dans un vacarme de trompettes du Jugement dernier, la boule de 2,5 kilos fut enchâssée dans une sorte de reliquaire imitant le Temple du Ciel et proclamant ...
"The Hundred-Year Tribute Tea Returns Home
Good Expectations For Pu'er”
Good Expectations For Pu'er”
... pas moins.
Le convoi arriva à destination le 8 avril 2007 en provenance de Shanghai via Canton, célébré dans chaque ville traversée comme la flamme olympique. C'est peut-être d'ailleurs une répétition ! La pièce exceptionnelle fut dit-on assurée au pays des Merveilles pour vingt millions de renminbis, soit 2 millions d'euros.
Quand il faut faire de la promotion commerciale, les Chinois s'y entendent. Ils organisèrent d'ailleurs à Pu'er City une vente aux enchères monstre de thés pu'erh pour fêter l'évènement. La quantité négociée fut impressionnante, m'a-t-on rapporté, et les prix soutenus.
Merci à notre ami Zhang Yongheng de la CCTV. Que ferait-on sans eux ?
Chants de la Tea-Horse Road offerts par la CRI :
• Walking Out of Himalayas |
• Back to Lhasa |
• Kangding Love Ballad |
Postscriptum : Pu'erh cloué de Fuyama, nulle part ailleurs, 4,60€
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