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Articles

On réinfuse !

Bonjour ! A la demande d'anciens clients de la boutique parisienne, nous relançons le blog du thé en ligne. Reste à le nourrir, les quarante articles déjà publiés n'y suffisant pas. A bientôt.
Articles récents

Dubaï hub confirmé

Dubaï n'a pas attendu ses vertiges architecturaux pour être un marché de gros au Moyen-Orient. De tous temps les Dubaïotes furent les marchands arabes les plus avisés accueillant leurs confrères indiens et iraniens dans tous trafics avouables jusqu'à la découverte du pétrole dans les années 70. Ces communautés marchandes très actives sont importantes dans l'émirat. Les dhows voguent de Madagascar à la côte de Malabar transportant de tout, mais la fortune du port est désormais le trafic de conteneurs. Parmi les denrées échangées aujourd'hui on trouve le thé. L'initiative est relativement récente mais en six ans les Dubaïotes se sont hissés au niveau mondial. C'est une denrée de valeur qui sous un volume réduit rentabilise l'exploitation d'une chaîne import-export. Privilégiant depuis toujours un commerce d'entrepôt et de réexportation afin de maîtriser les cours, Dubaï doit aux Indiens de l'émirat cette capture d'importants flux de thés entr

Le Grand Jeu

Tout amateur de thé a caressé l'idée d'offrir à ses invités le "grand service". Outre le fait qu'il ne suffit pas de se procurer un beau service à l'anglaise, on butte souvent sur l'absence des accessoires qui font le charme de la "démonstration". Mais la science tourne souvent à la vanité si l'on ne s'est pas inquiété de l'eau et si l'on n'a pas séparé l'infusion et le thé proprement dit. C'est tout cela que nous allons voir ensemble. - infuseuse et théière - Le grand service convoque les ustensiles suivants : - 1 bouilloire électrique - 1 pot à eau - 1 théière de porcelaine de contenance adaptée au nombre de convives - 1 nombre de tasses à thé ou gobelets avec ou sans soucoupes, mais à l'intérieur de paroi blanc - 1 infuseuse (seconde théière soit de fonte, soit de grès, faïence, terre cuite ou porcelaine) adaptée au nombre de convives - 1 entonnoir spécialisé (voir l'image plus bas) - 1 boîte

Ballast cantonais

J'aime bien cette toile de Mary Cassatt, exposée au MET de New York. C'est la mère de son premier cousin qu'elle a peinte. Un toile de famille donc. Mrs. Dickinson Riddle préside le five o'clock avec une autorité didactive, on peut penser qu'elle surveille le petit doigt levé de son commensal. La façon est impressionniste, l'histoire du tableau aussi. C'est la fille de Mrs. Riddle qui avait offert un beau service à thé en porcelaine bleue de Canton à la famille Cassatt. Mary Cassatt fit le portrait mettant en scène le service en guise de remerciement. Plus que la "finition" du voile en tulle, ce sont les segments anatomiques qui révèlent la maîtrise d'une peinture rapide et réussie. Le regard droit, les lèvres fermées, le visage sur collet monté, s'opposent à la mobilité de la main jaillie d'un poignet du même tulle. Le corps traité en noir n'est là que pour faire le volume, le poids, de cette autorité que la nappe de table et l

Faire un Wulong

Je rentre des Wuyishan, pays du thé de roches, et je vais vous expliquer comment ils font un wulong (oolong), en jargonnant le moins possible, avec juste un zeste de "science" pour vos dîners en ville. La procédure a été fixée par Lu Tingcan, juge au comté de Chongan, avant la mort de Louis XIV, laquelle fut annoncée par ses ministres à l'empereur Kangxi d'une formule lapidaire qui en disait long sur le prestige du royaume de France jadis : "Le Roi est mort !". La récolte commence dans la troisième semaine d'avril ou la première semaine de mai si la météo est défavorable, en tenant compte aussi du décalage entre les calendriers lunaire et grégorien. Dès que le chef de culture donne le signal, les jardins escarpés se couvrent de taches multicolores, ceux sont les cueilleuses, et de cohortes d'hommes de peine chargés de paniers en bascule qui approvisionnent les fabriques. Le thé est cueilli dès que disparaissent les fins cheveux blancs à la surfac

Rock 'n Tea

Le thé de roche est un monde à part. Tellement qu'il est rare et déjà cher, dirait notre président. La caractéristique induite par sa désignation le fait pousser en montagne entre les rochers, le soustrayant pense-t-on aux bienfaits de la mécanisation. Le thé de roche est-il avant tout un thé "manuel", un thé à mulet ? Certains jardins sont effectivement escarpés et difficilement amendables, d'autres plus accessibles sont la propriété des grandes manufactures d'état de la Province du Fouxien. Beaucoup de jardins gardent un caractère "sauvage" avec des théiers plus que centenaires. La zone de production qui se situe dans les Monts Wuyi à la frontière du Fouxien et du Jiangxi où nichent palais, monastères et temples, est le berceau du taoïsme et de ses successeurs bouddhique et confucianiste. Les premiers construits furent des lieux de sacrifices impériaux dès le VI° siècle, quand les académies de scolastique recensées datent des Song. Même assez abîmés,

TWG à Merlion City

On fait un saut à Singapour chez TWG . TWG tea Co. est une belle maison de thés. Fondée en 2007 par Taha Bouqdib* et Manoj Murjani, elle est adossée aux meilleurs manufacturiers et plantations asiatiques et, partie de zéro mais avec un carnet d'adresses, elle a passé 650 tonnes de thé vrac l'an dernier. L'ingénierie financière asiatique lui a permis de mettre sur étagère d'un même élan, un produit fini de haute qualité, conditionné à sa marque, sur un marché d'image "gourmet". Réussite fulgurante, la marque est placée chez les meilleurs distributeurs, quand il faut à beaucoup dix ans de références progressives pour s'imposer. C'est vrai qu'ils ont ciblé les marchés réactifs et remis à demain les marchés contemplatifs comme la France. * Bouqdib a été nommé parmi les 20 Nouveaux Héros Mondiaux en 2008 par le magazine le plus chic de Londres, Monocle . Bien avant de participer à la fondation de TWG, Mister Manoj Murjani était déjà un collect

Le lapacho de l'Inca

Les Indiens Kallawaya (une branche inca) sont guérisseurs forains depuis la nuit des temps. Dans leur pharmacopée on trouve de l'écorce rapée d 'Ipê rose qu'ils appellent "lapacho". C'est une bignone d'altitude, version phytothérapeutique géante de la bignone du Cap plus connue en ornementation. L'Ipê rose est un bois dur tannique et jaunâtre, utilisé en charpente et menuiserie. L'intérieur de l'écorce a une teinte chocolatée. Les fleurs sont les trompettes roses que l'on a sur nos chèvrefeuilles. En portugais du Brésil, on appelle cet arbre le "Pau d'Arco"¹ (bois d'arc). L'arbre fut découvert par deux explorateurs scientifiques autrichiens, Johann Baptist von Spix et Carl Friedrich Philipp von Martius vers 1817. Von Martius rapporta 12000 spécimens botaniques de leur expédition. En 1845, Augustin Pyramus de Candolle le nomma Tecoma impetiginosa en appliquant la nomenclature de Jussieu, à partir du nom aztèque tecom

Yamada philosophe du thé

Monsieur Yamada s'est préparé à mourir depuis longtemps. Engagé dans la Marine impériale, il se porta volontaire comme kamikaze à la fin de la tragédie du Pacifique. « Je n'avais pas peur de la mort alors, puisque j'ignorais ce qu'elle signifiait. Aujourd'hui je ressens tout ça différemment. » Sauvé par le gong - quand vint son tour son escadre n'avait plus d'avion à casser - Hisahi Yamada dédia quarante ans de sa vie à l'enseignement de la discipline et des rites de la cérémonie traditionnelle du thé. Il s'est aujourd'hui retiré dans la méditation. D'abord installé dans le Queens en 1964, il passa à Upper East Side dans une école qui enseignait le thé. Il y fut le professeur de milliers d'étudiants : « Le thé n'est pas le Salut, avait-il coutume de dire, tout comme le zen n'est pas le Salut. Vous le faites pour votre propre bien. » Il est né en 1928 pour suivre les traces de son père qui était docteur. Mais il abhorrait le sang !

Les Thés Fuyama à Marseille

Les thés Fuyama sont maintenant diffusés par LEOPOLD Marseille. Renaissance d’un savoir faire traditionnel dans un quartier emblématique de la capitale phocéenne, l’Evêché. Du biscuit des Galères au macaron de luxe. Etabli alors dans ce qui fut (et beaucoup le regrette) le bassin des carènes, la biscuiterie Léopold obtint son premier marché de pain de guerre au milieu du XVIIIè siècle, Maurepas étant ministre de la Marine à ce que dit la tradition orale qui vit dans ce nom l’adversaire privilégié des pirates sarrazins, et le pain fut goûté par un capitaine du nom de Fontette qui le trouva propre à résister aux longues courses de la Méditerranée. A dire vrai le souci d’éviter les miettes l’emportait sur la précarité de dentition de la chiourme motrice. Le biscuit Léopold acquit très vite une réputation de projectile redoutable, les Barbaresques s’en méfiaient, quoiqu’on n’ait dit nulle part qu’il ait été chargé dans les couleuvrines. Les choses, les évènements, les farines, la p